Paroles de jeunes
L’Association GENEPI
Le Genepi est une association estudiantine qui milite pour le décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs et des témoignages entre les personnes enfermées, les bénévoles et la société civile. Cet engagement va de pair avec une conscience militante des enjeux politiques liés aux différents lieux d’enfermement. Chaque année, des centaines de bénévoles du Genepi écartent les barreaux de la prison pour recréer des liens entre la société et les personnes incarcérées.
L’association s’articule autour de 3 piliers : l’information et la sensibilisation du public, la réflexion et formation, l’action en détention. À cela, s’ajoute une vie associative interne très riche et constructive en matière politique et militante. Puisque nous existons depuis mai 1976, depuis plus de 40 ans, l’association a connu un certain nombre d’évolutions de sa pensée et de son action, qui sont toutes inscrites dans les Prises de Position du Genepi.
Le groupe de Pau est actuellement composé de 8 étudiants investis.
Nos actions prennent différentes formes :
L’action en détention
De par notre objet social, nous menons des actions en détention au sein de maison d’arrêt, de centre de détention ou encore de maison centrale.
Ces actions nous permettent de rencontrer les détenus, mais également de voir ce qu’est réellement la prison afin d’en parler à l’extérieur.
Nous pouvons mener différents ateliers au sein de la détention avec des groupes plus ou moins fixes de détenus. Nous avons à Pau, par exemple, mené une action musique avec les mineurs, dont il est ressorti 5 musiques écrites par eux.
Ces actions permettent aux détenus un contact différent avec l’extérieur et d’éviter une totale déconnexion entre l’extérieur et l’intérieur.
L’action en détention est donc notre premier pilier et notre première action.
L’information et la sensibilisation du public
L’information et la sensibilisation du public est un deuxième pilier du Genepi. Elle consiste en des actions de sensibilisation permettant d’aider la société civile à mener une réflexion sur les idées reçues sur la prison.
L’objectif de ces interventions est de faire tomber les préjugés pour réfléchir à partir d’informations justes et non pas seulement d’images véhiculées par les médias ou encore les séries.
Le groupe de Pau, fort de son partenariat avec la Radio Pau d’Ousse, a animé chaque semaine tous les jeudis l’émission Passe-murailles (qui existe depuis 25 ans), écoutée à la maison d’arrêt de Pau dont le principe est le suivant : des proches de personnes détenues appellent le standard afin de pouvoir laisser un message à leur proche en détention et leur dédicacer – ou non – une chanson. Il a également été organisé une émission spéciale sur le thème carcéral.
A côté de cette activité hebdomadaire, le groupe de Pau conserve de très bonnes relations avec les établissements scolaires palois et intervient souvent au sein de classes de lycéens notamment.
Lors de ces interventions différents sujets sont traités tournant toujours autour du thème carcéral, des conditions de détentions et plus largement de la justice pénale.
Les interventions se font soit en classe entière, soit en demi-groupe. Elles durent en moyenne 2 h et sont l’occasion d’échanges avec les jeunes. Nous nous rendons réellement compte à quel point leur image de la prison est édulcorée et souvent ils sont plus qu’étonnés des informations qu’on peut leur apporter.
Une conférence a été organisée à l’université de Pau le vendredi 15 février sur le thème de « L’enfant de moins de 18 mois en détention ».
Enfin, au niveau de la région, nous avons pour projet de mettre en place un blog, fanzine ou encore newsletter, afin que chaque bénévole puisse écrire sur un thème qui lui plaît et sur lequel il souhaite informer. Ce projet se verra sous deux formats : un format électronique et un format papier pour que les détenus puissent le consulter.
Toutes ces actions se font sur la base de « l’éducation populaire ». Nous estimons que nous pouvons apprendre de tous. Nous amenons un savoir mais les détenus et le public plus généralement nous en apportent également. Le but étant de partager.
publié dans mai 2019