S@nté Jeunes, Newsletter pour les acteurs de la santé, de la prévention, de l'éducation et du social de l'agglomération paloise

Mal-être adolescent : un programme de prévention à Oloron

Lors des dernières années, plusieurs suicides de jeunes ont ébranlé la communauté éducative du secteur d’Oloron Sainte-Marie. Par ailleurs, une étude faite en 2018 dans le département, secteur Basque, par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, auprès de 7060 collégiens et lycéens fait ressortir que 19 % des jeunes se sont déjà infligés une blessure volontaire, signe d’un mal-être non négligeable. Concernant les tentatives de suicide, ils sont 5,5 % à avoir déclaré en avoir fait au moins une, et 2,7 % plusieurs. Ces chiffres sont légèrement plus bas que ceux publiés par le rapport Inserm en 2013. Au-delà d’un risque théorique, nous sommes confrontés sur ce territoire à une réalité d’évènements qui ont mobilisé les acteurs locaux qui ont souhaité mettre en place une action transversale et multi-partenariale autour de la prévention du suicide et l’accompagnement des jeunes en situation de mal-être important.

Le projet initial s’appuyait sur le centre d’animation d’Oloron, le CMPEA d’Oloron, l’IREPS, le Point Écoute Jeunes et les collèges et lycées du secteur. Il n’a pu se dérouler tout à fait comme prévu n’ayant pas obtenu suffisamment de financement. Il a pu avoir toutefois lieu sous une forme allégée avec l’IREPS et le Point Écoute Jeunes.

L’Intervention autour du mal être adolescent, sur la matinée du 26 novembre 2019, a eu lieu dans le cadre de la journée de formation des délégués et des suppléants de classe.

Nous sommes intervenus auprès de 45 jeunes divisés en quatre groupes de classes, d’établissements et d’âges mélangés. Les plus âgés (2nd ou 3ème) semblaient à la fois plus concernés et plus réceptifs aux questions de la souffrance psychique, du mal-être et du passage à l’acte que les plus jeunes qui ne semblaient pas touchés par la question.

Pour la cohésion de ces petits groupes il aurait été intéressant qu’il y ait un temps de rencontre avant de commencer nos interventions.

Il y avait donc deux types d’intervention en parallèle :

Temps d’échange et débat

L’une consistait en un temps d’échange autour de petits cas cliniques présentés par le psychologue puis de débats concernant la place supposée d’un délégué de classe face à l’expression d’une souffrance. Les élèves ont été plus intéressés par la première phase que par la seconde.

La dynamique du groupe était sensiblement toujours la même : deux ou trois élèves plus âgés parlent expérience de vie tandis que les plus jeunes restent silencieux voire surpris par ce qu’ils entendent.

Le psychologue a évoqué par exemple le cas d’une jeune fille qui parle de manière assez directe et rapide de l’agression qu’elle a subi plusieurs fois de la part de son beau-père…du chemin que cela a été dans son esprit pour finalement le confier à sa mère. Elle parle du moment important de la plainte, du risque psychosocial à se renfermer, à ne pas en parler et parallèlement de l’importance de bien choisir parmi son cercle d’amis à qui on se confie…

Quelques témoignages vont effectivement dans ce sens : ils conviennent tous qu’il est important de parler, de s’ouvrir mais qu’en même temps il faut faire très attention aux rumeurs…

Renforcement des compétences psychosociales

L’autre consistait à questionner le jeune sur sa relation aux adultes et ses difficultés d’adolescent (consommation de produits, mal-être…) et ainsi à renforcer ses compétences psychosociales à l’aide des supports pédagogiques suivants :

Le « débat mouvant » (ou jeu de la ligne) est une forme de débat dynamique qui favorise la participation en mettant les participants en position active de réflexion et d’interrogation en favorisant le débat au sein du groupe.
L’animateur présente une série d’affirmations.

À chaque assertion formulée, chaque personne du groupe devait se positionner physiquement, soit à la droite de l’animateur, si elle était d’accord avec l’affirmation, soit à gauche, si elle n’était pas d’accord ;

Après chaque affirmation, une fois toutes les personnes positionnées, l’animateur les a questionnées et les a laissées s’exprimer :

Pourquoi celles qui se sont positionnées à droite étaient-elles d’accord avec l’affirmation ? Pourquoi celles à gauche n’étaient-elles pas d’accord ? Les personnes pouvaient changer de camp si les arguments de l’autre groupe étaient convaincants.

Le « Photolangage » qui est un support visuel qui vise à aider l’expression. L’animateur présente en vrac des illustrations (des paysages, des personnages, des situations…) pour favoriser l’expression vécue.

Chaque participant a choisi une illustration et a pu exprimer la raison de son choix. La consigne étant de choisir une image lui évoquant son rôle de suppléant ou de délégué.

À la fin, l’animateur a fait une synthèse en notant la variété des idées, en appuyant sur les idées les plus intéressantes.

Ces groupes étaient également reçus par des intervenantes de l’IREPS sur le thème du développement des compétences psychosociales.

S@nté Jeunes est proposé par : Conseil Départemental, Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées, Equipe Mobile Jeunes en Souffrance Psychique et Centre de documentation du Centre Hospitalier des Pyrénées, Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé Antenne 64, Institut du Travail Social Pierre Bourdieu, Maison des Adolescents Pau-Béarn, Planning Familial 64, Point Ecoute Jeunes, Association Addictions France. Avec le soutien financier de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine.

Coordonnées / contact : CEID Point Ecoute Jeunes 25, rue Louis Barthou, 64000 Pau

Conseil Départemental
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Centre Hospitalier de Pau
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