S@nté Jeunes, Newsletter pour les acteurs de la santé, de la prévention, de l'éducation et du social de l'agglomération paloise

Atelier Jeunes : quand le rap dénonce le sexisme

Les « ateliers jeunes » proposent aux jeunes de 14 à 18 ans, pendant les vacances scolaires, de participer à un chantier ou à une activité à raison de 20 heures par semaine qui leur permettra d’obtenir une bourse de 90 €.

Organisés par les structures d’éducation populaire (centres sociaux, MJC…) et financés dans le cadre de la politique de la ville par le GIP DSU de Pau, ces ateliers visent à : favoriser l’implication des jeunes dans la vie de leur quartier, favoriser leur socialisation à travers des travaux d’intérêt collectif, contribuer à leur insertion et à leur formation et enfin faciliter leur accès aux loisirs éducatifs et à la culture.

Un double outil de prévention

Durant l’été 2019, le Planning Familial 64 et la MJC du Laü ont proposé aux jeunes un atelier dédié à la création d’une chanson de rap sur le thème du sexisme. La chanson de rap est là utilisée comme un double outil de prévention : sa création permet une réflexion et un travail sur les représentations du sexisme et de l’égalité filles/garçons par les jeunes participants, et la chanson créée peut être à son tour être utilisée comme support de prévention auprès d’autres jeunes. Cette action s’inscrit dans le programme d’éducation à la santé par les pairs mené par le Planning Familial 64.

Un intervenant de l’association Article 4 a accompagné les jeunes dans l’écriture du texte, le choix des musiques et l’enregistrement. Le Planning Familial 64 et la MJC du Laü ont participé à l’animation des débats avec les jeunes et apporté les informations quand nécessaire.

Les objectifs des adultes VS les objectifs des jeunes

Comment, dans un tel cadre construit par les adultes pour les jeunes à des fins de socialisation et de prévention, les jeunes se débrouillent-ils ? Qu’en retirent-ils et qu’est-ce qui les motivent, qu’est-ce qu’ils en pensent ? Les jeunes participants témoignent et s’ils affichent une motivation d’abord pécuniaire et qu’ils analysent avec lucidité le cadre assez contraint dessiné par les adultes, ils identifient aussi que l’atelier a pu leur apporter.

« La raison pour laquelle je me suis vraiment inscrite c’est les 90 euros à la fin. Mais, que je coupe des haies ou que je fasse du rap, franchement tant que le résultat final est le même, moi ça m’allait. Et donc, j’ai pas joué les difficiles, et j’ai laissé les adultes décider pour moi, (…) je me suis retrouvée avec le groupe sur le rap. Il fallait dire des choses sur le sexisme, que ça fasse passer un message, du coup forcément il y a des débats qui en sont ressortis. On a parlé de choses dont on ne parlerait pas forcément avec sa famille ou ses amis. Et du coup, ça nous a peut-être un peu réveillés. »

« L’atelier jeune m’aide à me lever tôt et j’apprends des choses, je rencontre des gens, je reçois de l’argent à la fin. C’est vraiment utile l’atelier jeune. »

« En arrivant sur cet atelier jeune, je n’étais pas venu principalement pour son contenu qui était la réalisation d’une musique rap, hip-hop mais plutôt pour la bourse que nous allions obtenir. (…) Ce que j’ai le plus aimé sur la réalisation de la musique c’était le travail de groupe, c’est-à-dire le fait que l’on s’entraide afin de réaliser un même projet. »

« On nous disait pas juste ce qu’on entendait tout le temps à l’école ou sur internet. On disait vraiment notre façon de penser, comment on le vivait, surtout qu’on était entre jeunes »

Au début, je pensais que ça allait être nul

« Au début, je pensais que ça allait être nul car le rap ne me parlait pas. Mais je me suis encouragée pour l’argent. (…) Ce que j’ai bien aimé à travers cet atelier jeune, l’ambiance du groupe et le sujet qu’on a évoqué, la naissance du hip-hop le fait qu’on avait écrit le texte ensemble. J’ai bien aimé le débat sur comment on s’habille. Par exemple les filles ne peuvent pas s’habiller comme elles veulent car si elles se baladent avec un soutien-gorge elles vont se faire insulter, alors que les garçons peuvent se balader comme ils veulent car personne ne dira rien. »

« Je suis venu pour l’argent mais aussi pour me faire des copains. (…) J’ai bien aimé la parité entre garçons et filles mais aussi l’égalité au niveau de la rémunération, qu’on a tous le même salaire »

« Déjà, rien que le fait qu’on se soit regroupés entre jeunes, qu’on en a parlé et qu’on a apporté chacun son point de vue de façon juste, ça a fait changer les choses. Ça a fait bouger les choses, à notre petite échelle, bien sûr, mais ça a fait bouger les choses. Et à force ça finira par payer. Vu qu’on représente un peu, nous les jeunes, la société de demain, c’est un peu notre devoir et c’est dans notre intérêt surtout, de commencer à changer les choses, les mentalités de chacun. »

(écouter la chanson)

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S@nté Jeunes est proposé par : Conseil Départemental, Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées, Equipe Mobile Jeunes en Souffrance Psychique et Centre de documentation du Centre Hospitalier des Pyrénées, Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé Antenne 64, Institut du Travail Social Pierre Bourdieu, Maison des Adolescents Pau-Béarn, Planning Familial 64, Point Ecoute Jeunes, Association Addictions France. Avec le soutien financier de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine.

Coordonnées / contact : CEID Point Ecoute Jeunes 25, rue Louis Barthou, 64000 Pau

Conseil Départemental
Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées
Centre Hospitalier de Pau
Equipe Mobile Jeunes en Souffrance Psychique et Centre de documentation du Centre Hospitalier des Pyrénées
Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé Antenne 64
Institut du Travail Social Pierre Bourdieu
Maison des Adolescents Pau-Béarn
Planning Familial 64
Point Ecoute Jeunes
Association Addictions France
Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine